Démarches d’« Aller vers » : pour un accompagnement toujours plus ciblé des publics fragiles

Dès le tournant de l’année 2021, l’Assurance Maladie s’est imposée comme l’un des acteurs clés de la vaccination anti-Covid, et tout son réseau s’est mobilisé pour déployer et accélérer la campagne vaccinale. L’action s’est portée notamment sur les personnes fragiles, afin de favoriser leur accès au vaccin. Cela a concerné les personnes les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie, mais aussi les personnes en situation de vulnérabilité ou éloignées du système de soin. Plus de 4 000 actions d’« Aller vers » ont été menées sur l’ensemble du territoire pour atteindre ces publics. Aujourd’hui, cette démarche innovante, qui fait l’objet d’un rapport à découvrir plus bas, a vocation à perdurer.

Pour en savoir plus, consultez le bilan 2021 des actions d'Aller vers de l'Assurance Maladie.

En France, la crise du Covid-19 a fait émerger de nouvelles populations vulnérables, moins visibles et moins connues des dispositifs d’aide existants : personnes en situation de précarité, jeunes et étudiants, personnes âgées, isolées, ayant des difficultés de mobilité ou sans médecin traitant… En plus des personnes ciblées par les actions d’Aller vers dit « médicalisé » (personnes immunodéprimées ou présentant des comorbidités notamment), les organismes de l’Assurance Maladie se sont mis en ordre de marche pour entrer en contact avec ces populations.

Pour ce faire, ils ont d’abord mené des travaux d’analyse territoriale. L’objectif : dresser une photographie des publics à accompagner, pour prioriser les lieux et les modalités des interventions. Ce travail préparatoire et ses concrétisations ont été menés main dans la main avec les agences régionales de santé (ARS) ainsi qu’avec les associations locales partenaires de l’institution : on a compté notamment 350 actions avec les Restos du Cœur, 130 avec la Croix-Rouge française, ou encore 125 avec le Secours populaire français.

L’« Aller vers » a été nourri d’initiatives locales innovantes : interventions auprès des personnes accompagnées par les associations partenaires ; actions de vaccination itinérante et à domicile, notamment dans les territoires ruraux à faible densité médicale ; centres de vaccination éphémères dans les zones urbaines, au cœur des quartiers résidentiels. Aurélie Combas-Richard, directrice de la CPAM de la Seine-Saint-Denis, se souvient notamment du dispositif de « vacci’drive » au parc des expositions de Villepinte : « Nous avons pu combiner l’accueil sans rendez-vous et la prévention des contaminations, puisque chacun restait dans sa voiture. Les habitants ont perçu cette expérience de vaccination comme une activité insolite. »

L’Assurance Maladie a su tirer de la crise sanitaire de nombreux enseignements sur lesquels capitaliser dans l’avenir. D’abord, le travail d’analyse territoriale aura permis de favoriser une intervention locale réactive, adaptée, au plus près des lieux de vie des personnes ciblées.

Ensuite, les actions menées hors les murs, dans l’espace public et auprès des lieux de vie des assurés, auront permis de faire venir les soins au plus près des personnes concernées, dans une posture d’accompagnement proactive et agile.

Enfin, le resserrement des liens entre le secteur social et celui de la santé aura permis de créer les conditions d’un pilotage collectif, avec des rôles bien identifiés pour chaque intervenant. Selon Fanny Richard, directrice de l’intervention sociale et de l’accès aux soins à la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) : « Les nouvelles collaborations mises en œuvre ont permis de s’adapter et d’agir au plus près des assurés, avec les partenaires et les tiers de confiance. Cette période a insufflé une dynamique qui a vocation à s’inscrire durablement dans notre approche de l’accompagnement en santé ».