Avec Data pathologies, l’Assurance Maladie partage ses données sur les pathologies des Français

 

L’Assurance Maladie lance le 21 juin la plateforme « Data pathologies », et franchit une nouvelle étape dans sa démarche d’ouverture des données de santé. Data pathologies est un outil de datavisualisation interactif qui met à la disposition de tous les connaissances sur les pathologies des Français, à travers les données de remboursements de l’Assurance Maladie. Tour d’horizon de ce nouveau site et des enseignements phares pour l’année 2020.

Toutes les données et analyses de l’Assurance Maladie sur les pathologies désormais accessibles à tous

Au cœur de cette innovation : les résultats de la « cartographie médicalisée des dépenses », travail d’analyse réalisé chaque année par l’Assurance Maladie pour trier, croiser et « faire parler » un volume gigantesque de données de facturation sur les pathologies et la prise en charge des patients en France. Ces analyses permettent de répondre à des questions comme : quels sont les effectifs de patients pris en charge pour ces différentes pathologies ? Comment évolue la prévalence ? Comment l'effectif est-il réparti sur le territoire français ? Quelles sont les dépenses remboursées affectées à chacune des pathologies identifiées ?

Toutes ces données sont désormais accessibles de manière simple et intuitive, grâce à la datavisualisation, et à la disposition de tous : acteurs du système de santé, chercheurs, journalistes et professionnels mais aussi grand public.

La plateforme Data pathologies c’est :

  • pour l’année 2020, les données de 66,3 millions de personnes agrégées, soit un montant global de 168 milliards d’euros de remboursements ;
  • plus de 1,5 milliard de feuilles de soin analysées par les experts en statistique, data science, économie de la santé ou santé publique de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) ;
  • 57 pathologies, traitements chroniques ou épisodes de soins étudiés (diabète, syndrome coronaire aigu, insuffisance cardiaque, AVC aigu, cancer du sein, traitements anxiolytiques, maternité, etc.) ;
  • 5 ans de données comparatives ;
  • de nombreux critères de recherche : entrée par territoire ou par pathologie, avec des possibilités d’affiner la recherche par prévalence, effectifs, dépenses, âge, sexe, etc.

Quels enseignements pour 2020 ?

La place prépondérante des maladies chroniques à nouveau confirmée

La cartographie des dépenses pour 2020, désormais consultable en datavisualisation sur Data pathologies, met en évidence une nouvelle fois la concentration des dépenses sur les maladies chroniques, ainsi que le poids important de la santé mentale.

  • Les pathologies et traitements chroniques représentent les deux tiers (62 %) des dépenses (soit 104 milliards d’euros) pour un tiers des assurés (36 %), soit 24 millions de personnes. Leur coût moyen par patient s’élève à 4 300 € ;
  • la santé mentale, les cancers et les maladies cardiovasculaires concentrent à eux seuls 36 % des dépenses. La santé mentale représente quant à elle 23,3 milliards d’euros, soit près de 14 % des dépenses totales (1).

La prise en charge des patients fortement percutée par l’épidémie de Covid-19

Cette dernière édition de la cartographie confirme l’impact de la crise sanitaire sur le système de santé, dont les dépenses progressent moins vite en 2020 que les années précédentes (+0,7%) (2).

Cette décélération, qui s’explique notamment par les 2 premiers confinements de 2020, s’observe en particulier dans le recul des hospitalisations ponctuelles (- 1,2 million de patients, en baisse de 12 % entre 2019 et 2020), du fait principalement des reports des chirurgies programmées.

Pour certaines pathologies comme les maladies cardioneurovasculaires ou les cancers, on observe également un recul du nombre de patients pris en charge. Celui-ci résulte de retards de dépistage, de diagnostic, voire d’instauration de traitement, et implique vraisemblablement des prises en charge plus tardives, et donc potentiellement plus lourdes.

Inversement, le nombre de nouveaux patients (+ 127 330 personnes et + 9 %) qui ont commencé à prendre des psychotropes en 2020 augmente.

Rappelons que l’Assurance Maladie se mobilise fortement pour lutter contre les retards de soins.

Dès mi-2020, des campagnes ont notamment été menées pour encourager la continuité des soins auprès des patients en affection longue durée et en faveur du recours aux dépistages des cancers. D’autres actions ont été engagées et vont être renforcées : Monpsy (remboursement de séances de psychologues sur prescription des médecins), face à la dégradation de la santé mentale, ainsi que des mesures de soutien auprès des jeunes, notamment.

 

(1) Si l’on regroupe les « maladies psychiatriques » et l’ensemble des « traitements chroniques par psychotropes ».

(2) Ce chiffre ne comprend pas les surcoûts liés à la gestion de la pandémie tels que les dépenses de tests ou de vaccination anti-Covid.

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